Violences subies par les femmes ayant des relations sexuelles avec les femmes (FSF)

violences faites aux femmes FSF

Les fxmmes* ayant des relations sexuelles avec les fxmmes, désignent l’ensemble des femmes cis, trans ou non binaire, s’engageant, ou s’étant déjà engagées, dans des relations sexuelles avec d’autres femmes.

Ces personnes, et plus largement toute la communauté LGBTQIA+*sont plus exposées aux violences que la population cis et hétérosexuelle (1).

Les types de violences sont multiples et peuvent se produire dans tous les domaines de la vie (intime, privé et public). Les violences peuvent être psychologiques (menaces, humiliations, harcèlement, discriminations etc.), physiques, conjugales, sexuelles, médicales (violences obstétricales et gynécologiques, violences verbales … ) etc (1).

Quelques chiffres (1, 2)

  • Plus de 60% des FSF déclarent avoir subi un épisode de violence lesbosphobe dans leur vie,
  • 22% déclarent avoir subi des agressions physiques ou sexuelles au cours des 12 derniers mois (contre 5% des autres femmes),
  • environ 50% déclarent avoir subi des agressions physiques ou sexuelles dans leur vie (contre moins de 25% des autres femmes)

Violences subies au sein du couple

L’ampleur des violences conjugales chez les personnes LGBTQIA+ est au moins aussi importante que dans la population hétérosexuelle et cisgenre. Là encore, les violences peuvent être multiples, psychologiques, physiques et sexuelles (3).

Il est d’autant plus difficile de sortir du cercle de la violence conjugale lorsque les victimes sont en situation de vulnérabilité. Selon l’Institut national de santé public du Québec (3), « les personnes LGBT sont toutes des personnes qui vivent une situation de vulnérabilité particulière à la violence conjugales » pour les raisons suivantes : isolement (parfois les personnes n’ont plus de contacts avec leur famille, n’ont pas de cercle de relations sociales pour les soutenir etc..), pressions sociales (réactions des communautés gays et lesbiennes pour que les violences ne soient pas dévoilées afin de soutenir une image positive de la communauté), peur des discriminations, homophobie intériorisée (honte de son orientation sexuelle), ressources insuffisantes etc.

Ces violences sont donc souvent passées sous silence et une sous-déclaration des violences est observée (3).

Dans son mémoire, Cécilia Gilles met en exergue un autre obstacle au dévoilement des violences : « La question de la violence entre partenaires lesbiennes remet en cause deux mythes : celui de la femme comme individu naturellement non violent et celui du couple lesbien comme étant nécessairement égalitaire et évoluant en dehors de tout enjeu de pouvoir. Il apparaît alors une difficulté majeure pour la victime d’énoncer les violences et demander de l’aide, alors que la pensée commune présume la non-violence entre femmes. » (4)

Violences dans le secteur de la santé

Dans son livret destiné aux professionnel.l.es de santé, l’association CRIPS/île-de-France, dénonce des violences médicales (gynécologiques, obstétricales, verbales etc.) mais aussi une hétéro et cisnormativité des parcours de soins (1). C’est-à-dire que dans le parcours de soin il y a généralement une présomption de l’hétérosexualité. De plus, pour les FSF, leur sexualité est perçue comme exempte de pénétration donc sans risque, alors qu’il existe tout autant, voire davantage, de risque d’IST (infections sexuellement transmissibles).

Quelques chiffres (1)

  • 34,7 % des personnes ayant fait leur « coming out » médical se sont senties jugées par leur médecin
  • 57,5 % des femmes lesbiennes craignent d’être discriminées ou jugées en annonçant leur sexualité. 
  • 20% des FSF déclarent avoir subi des discriminations dans le secteur médical.

L’attitude adoptée par les professionnel.les de santé est primordiale pour améliorer les soins : bienveillance, respect, approche inclusive (ne pas présupposer d’un genre et/ou une orientation sexuelle etc.) …

Il est important d’avoir conscience que les discriminations vécues dans le milieu médical entravent l’accès aux soins et impactent donc directement la santé des personnes.

La connaissance de l’orientation sexuelle de son/sa patient.e est parfois nécessaire à la prise en charge, s’il en découle des spécificités de soins. La peur d’être jugé.e peut être un frein pour la dévoiler.

Pour terminer, la consultation gynécologique peut être un espace pertinent pour dépister d’éventuelles vulnérabilités, notamment celles liées à l’intimité et la sexualité.Et comme l’évoque Cécilia Giles dans son mémoire : « l’égalité et la sécurité des relations sexuelles, intimement liées à la question des violences, mérite d’être posée, à l’instar des rapports hétérosexuels. »

Quelques associations (1)

Il est important de rappeler que les violences sexuelles/physiques/ verbales / injures homophobes sont interdites et punies par la loi (1).

  • La ligne d’écoute 3919 : Femmes victimes de violences.
  • Pour l’accueil, l’orientation et l’accompagnement des victimes LGBTQI+ au sein de l’institution policière à Paris : un officier de liaison LGBTQI+ est en poste au commissariat de police du 3e arrondissement de Paris.

Tél. 01 42 76 14 35 / 06 37 98 17 47

dspap-lgbt@interieur.gouv.fr

RAVAD

Réseau d’assistance aux victimes d’agressions et de discriminations en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.

Tél. 06 17 55 17 55

urgence@ravad.org

  • Réseau d’aide aux victimes :

une association par département (accompagnement psychologique, juridique et social).

Tél. 116 006

victimes@france-victimes.fr

  • Centre LGBTQI+ d’Île-de-France :

    Permanence juridique & Permanence psychologique.

    Rendez‐vous au 01 43 57 21 47.

  • Psy Gay∙e∙s:

Réseau de professionnel·le·s de l’écoute et de la psychothérapie quiaccueillent les personnes dans le respect de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.

Tél. 01 42 74 16 02

orientation@psygay.com

psy gay

*le terme fxmme est dérivé de womxn est inclut l’ensemble des personnes cis, trans et non binaire.

**acronyme pour lesbiennes, gays, bisexuel·le·s, transgenres, queers/en questionnement, intersexes*, asexuel.l.e.s, autres.

  1. Crips Île-de-France. Guide santé LGBTQI+ pour un meilleur accueil des minorités genrées, sexuelles et sexuées. A destination des professionnel.l.e.s de santé.2021.
  2. Brigitte Lhomond, Marie-Josèphe Saurel-Cubizolle. Orientation sexuelle, violences contre les femmes et santé. Résultats de l’enquête nationale sur les violences envers les femmes en France.2004. Homosexualité au temps du SIDA, Collection science sociale et sida.
  3. Institut national de santé publique du Quebec . Site internet consulté le 9 juin 2023. Contexte de vulnérabilité : personnes LGBT | Violence conjugale | INSPQ
  4. Cécilia Giles. Le suivi gynécologique des femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes. Déterminants, enjeux, perspectives. Gynécologie et obstétrique. 2018. dumas-01925322
  5. Cécilia Giles. Suivi gynécologique des femmes ayant des relations sexuelles avec les femmes. 2020. Elsevier Masson. http://dx.doi.org/10.1016/j.sagf.2020.01.022