IVG : Décision historique de la Cour suprême du Mexique

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La Cour suprême du Mexique a récemment rendu une décision historique en décriminalisant l’avortement à l’échelle nationale. Cette décision majeure s’appuie sur une précédente jurisprudence qui avait accordé aux autorités le pouvoir de permettre la procédure à l’échelle de chaque État mexicain. En conséquence, la Cour suprême a abrogé le code pénal fédéral mexicain, qualifié d’inconstitutionnel, ouvrant ainsi la voie à la légalisation de l’avortement dans tous les établissements de santé fédéraux du pays. De plus, cette décision a également levé les interdictions pesant sur les prestataires de soins médicaux, y compris les sages-femmes, qui pratiquent l’avortement.

Cette décision revêt une importance particulière étant donné le contexte majoritairement catholique du Mexique, qui compte environ 130 millions d’habitants. Elle témoigne également de l’évolution des droits à l’avortement en Amérique latine, où plusieurs pays, dont la Colombie, l’Argentine, l’Uruguay et le Guyana, ont récemment adopté des lois en faveur de la légalisation ou de la décriminalisation de l’avortement. Cette tendance régionale contraste nettement avec la situation aux États-Unis, où la Cour suprême a récemment revu la jurisprudence de l’affaire Roe v. Wade, rendant ainsi plus compliquée l’accès des femmes à l’interruption volontaire de grossesse.

Il convient de noter que la décision de la Cour suprême mexicaine n’affecte pas directement les lois locales, ce qui signifie que l’avortement demeure illégal dans 20 des 32 États mexicains. Néanmoins, cette décision offre aux femmes la possibilité de demander légalement un avortement dans les hôpitaux et les cliniques fédéraux, tout en protégeant les employés de ces établissements contre d’éventuelles sanctions liées à la pratique de l’avortement.

La réaction à cette décision a été positive parmi les défenseurs des droits à l’avortement, qui y voient un pas important vers l’abolition progressive des lois locales restrictives en matière d’avortement. Ils estiment que les législateurs locaux n’ont pas suffisamment œuvré pour mettre fin à ces interdictions et espèrent que la Cour continuera à jouer un rôle prépondérant dans la protection des droits des femmes.

 

En fin de compte, la décision de la Cour suprême mexicaine reflète les changements profonds qui se sont opérés au sein de la société mexicaine, avec des décennies d’activisme féministe ayant contribué à redéfinir la perception des droits des femmes. Elle illustre également comment les institutions, y compris la Cour suprême, ont évolué pour reconnaître et protéger les droits des femmes en matière de reproduction. Pour de nombreux défenseurs des droits à l’avortement, cette décision marque un progrès significatif vers l’égalité des sexes et l’autonomie des femmes dans le pays.