Un tiers des femmes aura, au cours de sa vie, recours à une interruption volontaire de grossesse(1) : cela prouve que l’IVG est bien l’affaire de tou.te.s !
Dernièrement, ce droit a connu de grands changements : des retours en arrière, comme aux Etats-Unis, mais aussi de grandes évolutions dans la facilité d’accès en France !
Et c’est dans le cadre de l’État d’urgence sanitaire, due à l’épidémie de COVID-19, que de nombreuses améliorations ont émergé afin de protéger le droit de toute fxmme à disposer de son corps tout en limitant le risque d’exposition au COVID-19.
Vous envisagez une interruption volontaire de grossesse ? Une personne de votre entourage est concernée par ce sujet ? Cet article pourra vous aider pour mieux comprendre les démarches pour une IVG ainsi que les modalités d’accès en France dont la téléconsultation.
Petit rappel : les démarches pour demander une Interruption volontaire de grossesse (2).
Pour recourir à une IVG, vous pouvez vous adresser à un.e médecin ou sage-femme de votre choix ou à un centre de planification ou d’éducation familiale.
2 consultations médicales sont obligatoires avant la réalisation d’une IVG médicamenteuse :
1ère consultation : votre praticien.ne vous délivre les ordonnances nécessaires pour une échographie et des examens de sans
2nde consultation : vous recevez des informations, un guide sur l’IVG, et les médicaments (le 1er, lamifépristone, se prend au cabinet, le 2ème , le misoprostol , à votre domicile 36 à 48h plus tard).
La mifépristone bloque l’action de la progestérone et facilite le détachement de l’embryon implanté. Le misoprostol induit des contractions de l’utérus pour faciliter l’expulsion.
Un entretien psychosocial est possible dans tous les cas mais si vous êtes mineur.e non émancipé.e, il est obligatoire.
A la suite de l’IVG, une visite de contrôle, entre le 14e et le 21e jour après la prise des médicaments, permet de s’assurer qu’il n’existe pas de complication. Profitez-en pour discuter de sexualité, de contraception et de suivi gynécologique si vous le souhaitez.
La téléconsultation
La téléconsultation a connu pendant l’épidémie de COVID-19 un grand essor. L’accès à l’IVG ne fait pas exception : toutes les consultations nécessaires aux IVG médicamenteuses peuvent désormais être effectuées à distance.
Après les consultations pré-IVG, et si vous êtes éligible à une IVG par téléconsultation, vous pourrez obtenir en pharmacie les médicaments nécessaires.
Le 1er médicament (mifépristone) est à prendre le jour même, et le 2e (misoprosol) 36 à 48h plus tard(3) . Bien sûr, le déroulement des différentes prises médicamenteuses vous sera expliqué en détail : n’hésitez pas à poser toutes les questions que vous pourriez avoir.
La consultation de contrôle post IVG, deux à trois semaines après la prise des médicaments, peut elle aussi être faite à distance(4).
Selon une étude française de 2021(5), , les fxmmes préféraient l’avortement par télémédecine car il respecte mieux la confidentialité et l’intimité et assure un meilleur confort .
Les délais légaux(2)
Face aux difficultés soulevées par les mesures sanitaire et confinement, le délai de recours à l’IVG médicamenteuse a été rallongé de 7 à 9 semaines d’aménorrhée (soit 5 à 7 semaines de grossesse) en cabinet médical de ville. Cette modification de délai, initialement transitoire, a été pérennisée en 2022, tout comme d’accès à l’IVG instrumentale.
Allongement du délai légal de l’IVG à 14 semaines de grossesse(2)
Désormais, pour avoir recours à l’IVG instrumentale (aussi appelée « par aspiration », ou chirurgicale), l’âge de grossesse doit être de 14 semaines au maximum, soit 16 semaines après le début des dernières règles.
Et dans le futur ?
D’autres avancées sont en cours de validation, pour toujours garantir aux fxmmes un plein accès à l’IVG.
- Différents groupes parlementaires proposent une inscription du droit à l’IVG dans la Constitution. Le mercredi 19 octobre 2022, le Sénat n’a pas adopté la proposition de loi constitutionnelle visant à protéger et à garantir le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception
- La loi du 2 Mars 2022, appelé loi Gaillot(6), facilite la pratique de l’IVG en ouvrant notamment la pratique de l’IVG aux sage-femmes le droit de pratiquer des IVG avant la 12ème semaine depuis la date des dernières règles.
Pour conclure
Dans tous les cas où cela est possible, les fxmmes doivent pouvoir, après avoir reçu une information claire, choisir la méthode d’IVG leur convenant le mieux. Vous avez le choix !
Et pour que l’IVG soit accessible à tou.te.s, les frais relatifs à celle-ci sont pris en charge à 100 % par l’assurance maladie sur la base de tarifs forfaitaires(2) : vous n’avez donc normalement aucun frais à avancer.
Si vous avez des questions, si vous cherchez un lieu où recourir à une IVG, différentes possibilités s’offrent à vous :
- Le site https://ivglesadresses.org/
- Le numéro vert national « Sexualité contraception IVG » joignable au 0 800 08 11 11 Rapprochez-vous d’un.e professionnel.le de santé : les médecins généralistes, gynécologues et sagefemmes sauront vous orienter !
Sources :
1. Ined Numéro 518,
Janvier 2015 consulté le 09/11/2022 https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/22860/population.societes.2015.518.ivg.fr.pdf
2. Site Service Public, consulté le 09/11/2022 –https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1551
3. Site Questions Sexualité, consulté le 09/11/2022 – https://questionsexualite.fr/choisir-sa-contraception/l-interruption-volontaire-de-grossesse/comment-se-passe-une-ivg-medicamenteuse#section-1
4. Site Rehvo consulté le 09/11/2022 – http://revho.fr/ivg-medicamenteuse-teleconsultation-echographie/
5. Atay H, et al. Why women choose at-home abortion via teleconsultation
in France: drivers of telemedicine abortion during and beyond the COVID-19
pandemic BMJ Sex Reprod Health 2021;47:285–292.
6. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045287560
© AFP – Estelle Ruiz / NurPhoto – Une manifestation en faveur du droit à l’IVG