Qu’est-ce que la précarité menstruelle ?  

C’est se retrouver en manque de ressources pendant les règles. Cela peut conduire à devoir choisir entre l’achat des protections périodiques et des produits de première nécessité (produits alimentaires, produits d’hygiène pour bébé, etc…), ou n’avoir aucun moyen de se procurer des protections hygiéniques.

La précarité menstruelle englobe aussi les dépenses annexes liées aux règles : l’achat de médicaments (antalgiques ou anti-fibrinolytiques pour les règles douloureuses ou abondantes),   achat de nouveaux sous-vêtements, de draps, par exemple (2)

Outre la précarité menstruelle, le manque d’accès aux soins pénalise encore un grand nombre de personnes. Les situations  telles que les ménorragies ou dysménorrhée (règles douloureuses) contribuent à cette précarité et peuvent contraindre les personnes concernées à se voir prescrire un arrêt maladie impactant leur vie professionnelle et leur pouvoir d’achat (3)

Ces conditions peuvent conduire à adopter des méthodes rudimentaires potentiellement dangereuses. Certain.e.s sont obligés.ées de se fabriquer des « couches » en feuilles de papier toilette souvent peu adaptées au flux sanguin. D’autres, ne disposant pas de protections en quantités suffisantes ne peuvent pas les changer aussi souvent  que nécessaire ce qui prédispose à des infections voire au syndrome de choc toxique* (4)

Quels sont les chiffres en France et dans le monde?  

• Dans le monde, le nombre de personnes menstruées souffrant de précarité menstruelle est estimé à 500 millions ! (5)
• En France, la précarité menstruelle concerne, chaque année, manquant l’école régulièrement (6)
• Selon le Ministère de la Santé et de la Prévention, les difficultés ou l’impossibilité d’accès aux protections hygiéniques concerneraient près de 2 millions de personnes (6)
• 33 % des étudiant.e.s jugent avoir besoin d’une aide financière pour se procurer des protections périodiques. (7)

Quelles solutions ?

En février 2021, la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a annoncé dans un communiqué de presse que « les résidences universitaires des CROUS et services de santé universitaires seront équipés en distributeurs de protections hygiéniques gratuites et respectueuses de l’environnement » (8). Cinq millions d’euros ont été également débloqués et répartis entre appels à projets régionaux et mise à l’échelle d’expérimentations depuis 2020 (9)

Ces mesures à elles seules ne suffisent pas à répondre à toutes les problématiques liées à la précarité menstruelle. Le cas de l’Ecosse est très intéressant :  depuis le 15 août 2022 elle est devenue la première nation au monde à rendre gratuites les protections hygiéniques pour toutes les personnes menstruées !

Qui contacter ?

Si vous pensez être dans cette situation de précarité menstruelle ou si vous connaissez quelqu’un de votre entourage qui l’est, vous pouvez contacter :

• Le CROUS si vous êtes étudiant.es
• Le planning familial le plus proche
• Les associations de votre ville qui pourront vous aider OU informez-vous auprès de Règles Elémentaires, une association qui redistribue ses dons de protections hygiéniques à travers d’autres structures telles que : Action contre la Faim, La maison des Femmes , les Restos du cœur, Bus des Femmes, la Croix rouge Française, Emmaüs France et bien d’autres.

* Le choc toxique staphylococcique est une maladie aigue grave pouvant survenir au cours des règles lors d’utilisation prolongée de dispositifs vaginaux (tampons, coupes menstruelles) chez des patientes souvent jeunes, en bonne santé et porteuses de la bactérie S. aureus productrice de TSST-1 au niveau vaginal. (https://www.chu-lyon.fr/syndrome-du-choc-toxique-lie-aux-regles-tampons).